« Toutes les hypes produites par la presse "branchée", qu'elle soit anglaise ou française, ne sont pas mauvaises, il y a parfois en effet derrière l'engouement exagéré que manifeste "l'élite musicale" (principalement les rock critics, ouaf ouaf !) une musique digne d'intérêt : en cet automne 1986, on est prêts à faire avec les Woodentops un bout de chemin, tant leur album "Giant" est réjouissant et même novateur. Nous voilà donc à l'Elysée Montmartre pour voir comment Rolo McGinty et sa bande traduise en live leurs mini chansons bondissantes...

Pete Shelley passant encore en première partie d’un groupe aussi "jeune" que les Woodentops, près de 10 ans après l’explosion des Buzzcocks, c’est une preuve de plus qu’il y a quelque chose de pourri etc. etc. Compositeur génial d’un groupe météoritique, il en est réduit aujourd’hui à des mini-concerts (superbes…) devant un public (il est vrai) enthousiaste, alignant en père tranquille (car il est un peu alourdi, le brave Pete) ses purs joyaux pop et quelques-unes des hymnes accélérées d’il y a dix ans… A noter que le set sera un peu gâché par l’irruption de quelques dégénérés au premier rang…

Le set des Woodentops va être ensuite l’occasion de la plus impressionnante hystérie depuis… 1977, peut-être. La violence qui a déferlé pendant plus d’une heure au sein du public nous a obligés à refluer sur le côté de la scène, derrière la table de mixage ! Mis à part ce désagrément, la musique des nains fut superbe, tressautante et speedée, nerveuse et jeune, et ce jusqu’aux rappels – exclus – chaotiques et planants, qui m’ont rappelé la Patti Smith bab’ de "Radio Ethiopia", voire même vaguement funkys (la prochaine évolution des Woodentops, fans de Prince et de Talking Heads ?)…

PS : L’épilogue inattendue de cette soirée, ce sera en fait une brève conversation avec Rolo, rencontré le lendemain à Munich dans l’avion qui les emmenait de Paris vers un concert en Allemagne… "Géant" ! »

Merci à Jean-Pierre pour ses photos !