Prince - Mercredi 17 Juin 1987 - POP Bercy (Paris)
Bon, bon, OK ! J’avais eu tort, grand tort, de douter de lui, même après des disques brouillons et le concert de l’année dernière, au Zénith, que j’avais trouvé sans magie (même si l’honnêteté me pousse à reconnaître que la plupart des gens avaient adoré ce concert…)… Parce que là, là… tout le monde, même les plus sceptiques ont été forcés de l’admettre : non seulement Prince est bien le plus génial showman de ces 5, 10, voire 20 dernières années, mais en plus ce concert – faisant partie de la tournée « Sign O’ The Times » - aura été le meilleur vu à Paris cette année (une année plutôt bien remplie, pourtant…).
D’abord, rétrospectivement, je me rends compte que j’ai eu de la chance d’avoir un billet, même pas très bien placé dans les gradins, du dernier concert parisien de Prince : il était prévu 2 Bercy au départ, et vu la demande, il y en aura eu 4 ! Du coup, j’en suis ressorti avec le sentiment inexplicable, irrésistible, d’avoir assisté à quelque chose d’historique. Comme si avoir été là ce soir m’avait consolé de n’avoir pas pu voir Presley en 1958 ou les Beatles en 1964 : oui, c’était à ce point ! Une légende en chair et en os, et nous qui y étions, pour témoigner ensuite du miracle – sans photos pour se souvenir, malheureusement, étant donné le service d’ordre draconien…
La scénographie impressionnante (une ville et ses néons, ses gratte-ciels et ses taudis, installés au milieu de Bercy !!), les danseurs mimant combats de rue et accouplements frénétiques, le son parfait, et lui, lui, nous servant généreusement ces grandes giclées de guitare hendrixienne que l’on n’osait plus espérer. Lui, lui, félin, grandiose, diabolique, la parfaite incarnation du rock sexuel et sensuel, le digne successeur des provocateurs d’autrefois : Jagger, Iggy, Morrison… Et au sommet, au zénith, des moments de plaisir incroyable, les cheveux dressés sur la tête d’incrédulité et de jouissance, ce basculement irréel mais incontrôlable dans l’hystérie quand tout, tout est comme on l’a toujours rêvé, cette folie que seul le Rock peut créer, ces instants uniques, figés pour l’éternité : « Let’s Go Crazy ! »
A noter en première partie, Madhouse, qui n’est ni plus ni moins qu’un groupe constitué par les musiciens de Prince. Ils ne démériteront pas, sur la petite scène qui leur est réservée en attendant que le maître dispose de la grande, mais, inévitablement, le souvenir de leur set sera balayé pour toujours par ce qui suivra.
Les musiciens de Prince sur scène :
Prince : vocals, guitar, drums, percussion
Sheila E : drums, vocals
Boni Boyer : organ, vocals
Dr Fink : keyboards, vocals
Eric Leeds : saxophone, flute, drum
Atlanta Bliss : trumpet, drum
Levi Seacer Jr : bass
Miko Weaver : guitar
Gregory Allen Brooks : vocals, percussion
Wally Safford : vocals, percussion
Cat : vocals
La setlist du concert de Prince :
Sign O' The Times (Sign O' The Times – 1987)
Play In The Sunshine (Sign O' The Times – 1987)
Little Red Corvette (1999 – 1982)
Housequake (Sign O' The Times – 1987)
Girls & Boys (Parade – 1986)
Slow Love (Sign O' The Times – 1987)
I Could Never Take The Place Of Your Man (Sign O' The Times – 1987)
Hot Thing (Sign O' The Times – 1987)
Now's The Time (Charlie Parker cover) + Sheila E drum solo
If I Was Your Girlfriend (Sign O' The Times – 1987)
Let's Go Crazy (Purple Rain – 1984)
When Doves Cry (Purple Rain – 1984)
Purple Rain (Purple Rain – 1984)
1999 (1999 – 1982)
Encore:
Forever In My Life (Sign O' The Times – 1987)
Kiss (Parade – 1986)
The Cross (Sign O' The Times – 1987)
Encore 2:
It's Gonna Be A Beautiful Night (Sign O' The Times – 1987)