U2 - Lundi 15 Juin 1987 - Zénith (Paris)
« Difficile d’être totalement objectif quant à ce concert de U2, un groupe que j’aime bien (surtout la période « War » !), mais dont j’ai curieusement manqué les débuts sur scène, et que je découvre donc live plutôt tardivement, à l’occasion de cette tournée de lancement de leur superbe dernier album, « The Joshua Tree »!
D’une part, il est indiscutable, si l’on garde la tête froide (si l’on réécoute ensuite une cassette pirate du concert par exemple), que ce concert a été brillantissime, avec un équilibre impeccable entre une technique irréprochable (quelle voix ! quelles parties de guitare !) et une émotion vibrante, de toute évidence parfaitement sincère. U2 nous a offert deux heures de Rock populaire dans le meilleur sens du terme : des chansons qui semblent déjà éternelles, comme Sunday Bloody Sunday, New Year’s Day, Pride, et surtout le sublime Gloria au final littéralement époustouflant, interprétées sous la meilleure forme possible, et non pas étirées en faux effets lyriques bon marchés comme d’autres groupes le feraient… (Ceci dit, on peut s’irriter de l’usage incessant de « citations » - quelques mesures incorporées au milieu des morceaux – de « classiques » du rock : c’est amusant de partager des références, mais c’est aussi un peu lourdaud, non ?). De plus, Bono a su éviter tous les pièges dans lesquels il tombait naguère : pas de discours démagogiques, juste quelques piques contre Reagan, contre l’armée et contre les communistes, pour faire bon partage.
Mais d’autre part, il est impossible d’oublier la pénible impression de cérémonie quasi religieuse, extatiquement vécue par un public aussi jeune que complètement fanatisé : c’est certes pour la « bonne cause », mais si le discours de Bono était fascisant, où serait la différence ? Cette vénération absolue que son public porte à Bono, différente me semble-t-il de la classique adoration des stars, me fait un peu peur, et surtout m’irrite considérablement.
Bon, un bref éclair de lucidité peut me faire admettre que, à 15 ans, j’aurais été sans doute moi aussi au milieu de la messe, sans y voir rien de mal. A 30 ans, je préfère oublier les cheveux de Bono qui ont poussé au-delà du raisonnable, du look « cow boy » de mauvais goût, et me souvenir des meilleurs moments musicaux : une chanson en solo de Bono sur un accident dans une mine, une reprise tonitruante du Sweet Jane du Velvet, avec le soutien vocal de la charmante Maria McKee (Lone Justice officiait en première partie…), et, bien sûr, ce Gloria mémorable ! »
Photos de Patrick M. - Merci à lui !
Where The Streets Have No Name (The Joshua Tree – 1987)
I Will Follow (Boy - 1980)
I Still Haven't Found What I'm Looking For (The Joshua Tree – 1987) / inclu Exodus (Bob Marley - citation)
MLK (The Unforgettable Fire – 1984)
The Unforgettable Fire (The Unforgettable Fire – 1984)
Bullet The Blue Sky (The Joshua Tree – 1987) / inclu Hallelujah Here She Comes (U2 - citation)
Running To Stand Still (The Joshua Tree – 1987)
Sunday Bloody Sunday (War – 1983)
Exit / inclus Riders On The Storm (The Doors - citation) / Gloria (Van Morrison - citation)
In God's Country (The Joshua Tree – 1987)
Trip Through Your Wires (The Joshua Tree – 1987)
Help (The Beatles cover)
Springhill Mining Disaster (Peggy Seeger cover)
Bad (The Unforgettable Fire – 1984)/ inclus Ruby Tuesday / Sympathy For The Devil (The Rolling Stones - citations)
October (October – 1981)
New Year's Day (War – 1983)
Pride (In The Name Of Love) (The Unforgettable Fire – 1984)
Encore(s):
Party Girl (Under a blood red sky - 1983)
Sweet Jane (The Velvet Underground cover) / inclus (I Can't Get No) Satisfaction (The Rolling Stones - citation)/ All Along The Watchtower (Bob Dylan - citation)
Gloria (October - 1981)
With Or Without You / inclus Shine Like Stars (citation) / Love Will Tear Us Apart (Joy Division - citation)
40 (War – 1983)