« Dexy’s Midnight Runners remplissent le Casino de Paris deux soirs de suite, les 17 et 18 avril. Nous sommes bien entendu au rendez-vous dès le premier soir, fans que nous sommes du magnifique album « Too-Rye-Aye », un mélange improbable mais détonnant de soul et de folk celtique.

Comme annoncé à l’avance par la presse au vu des concerts précédents de la tournée, Kevin Rowlands, qui n’a pas froid aux yeux, décline sur scène le « look pauvre, façon Steinbeck » de la pochette du disque, au milieu de décors qui peuvent évoquer les docks londoniens, avec caisses et grues… Comme sur le disque, nous avons droit à du folk sautillant, presque caricatural dans son côté folklorique traditionnel (les violons, dont celui de l’impressionnante Helen O’Hara, l’accordéon et les guitares acoustiques)…

Soit un parti pris qui peut prêter à rire, voire à grimacer. Mais l’enthousiasme des musiciens, la foi (rigoureuse et pas toujours drôle – il n’y a pas de second degré chez Kevin Rowlands), et surtout la qualité des chansons (après l’Angleterre, l’irrésistible Come on Eileen est même en train de conquérir les charts outre Atlantique, ce qui est fort pour une pur « produit irlandais » !) font que Dexy’s nous font passer une excellente soirée, à frapper dans les mains, à chanter en chœur, et surtout à vibrer d’émotion sur leurs superbes ballades soul / celtiques, magnifiées par la tension palpable dans la voix de Kevin Rowlands.

Eh oui, au risque de m’attirer les foudres des gardiens du bon goût, Dexy’s Midnight Runners ont prouvé ce soir qu’ils restent un groupe d’une profonde originalité et d’une sensibilité rare. Très crédibles, donc, même déguisés en gitans irlandais victime de la Grande Dépression ! »

Les photos sont mon ami Jean-Pierre V. que je remercie.