« A l’impossible, nul n’est tenu : nous ne pouvions guère espérer que Mark Eitzel et son American Music Club atteignent devant le public – pourtant enthousiaste – du New Morning les sommets d’émotion de leur merveilleux dernier album, « Mercury ». Le problème est peut-être d’ailleurs que Mark Eitzel part perdant d'avance, en se présentant comme une véritable caricature de son personnage : défait, mais (un peu) bêtement agressif, à peu près incontrôlable mais finalement souvent pitoyable, la voix abimée, il est comme le fantôme pétrifié de son propre génie.

Ridiculement engoncé dans un costume trop ringard pour ne pas être une provocation, il ne nous offre que de demi-chansons : oui, sur scène, il reste que 50% du AMC sublime de "Mercury"... mais c’est encore plus que 100% de la plupart des autres groupes actuels, et nous nous retrouvons bien souvent plongés dans des petits moments de bonheur un peu... honteux. Pour l’extase absolue, il nous faudra attendre Johnny Matis’ Feet ou I’ve been a mess, deux morceaux déchirés comme un Costello savait le faire il y a 10 ans, deux chansons qui valent mieux que bien des concerts entiers !

Et ils repartirent après un punk rocker furieux...  »