The Clash - Jeudi 23 Février 1984 - Espace Balard (Paris)
Douloureux épisode (le dernier?) de la saga de ce qui fut le plus grand groupe des années 80 : depuis le départ de Mick Jones, Joe Strummer et Paul Simonon ne savent plus que faire pour maintenir en vie le Clash… Jouer du punk hardcore en faisant une croix sanglante sur les cinq dernières années et l’avance sur le reste du monde que le groupe avait prise en jouant sur tous les terrains (reggae, rap, rockabilly, voire néo-psychédélisme…) ? Porter l’iroquoise, se teindre les cheveux en blond ? Recruter des musiciens minables ? Faire des fugues (terrorisé, le bon Strummer, par la responsabilité de supporter seul désormais un tel passé de génie…) ?
Sur scène, c’est une boucherie : les nouvelles chansons (en avant-première d'un album à paraître... un jour, peut-être ?) sont lourdes et sonnent comme des redites sans grâce des thèmes des deux premiers disques, et les anciennes sont massacrées par le rouleau compresseur sans âme qu’est devenu le Clash. C’est vrai que Strummer reste le plus sincère véhicule d’une certaine « urgence », c’est vrai qu’il y a un aspect « sans merci » à ce show presque désespéré. C’est vrai aussi que si nous avions vu et entendu un autre groupe jouer ce set, nous lui aurions peut-être ( ?) trouvé quelques qualités… Mais de la part du Clash, non, non, cent fois non !
Seul bon souvenir de cette nuit glaciale, le dernier rappel, alors que le public s’en va déjà, un White Riot immortel pour les cœurs qui saignent. Trop tard… !
Merci à Philippe M. pour ses photos...!