« Lorsque, après une minute et demi environ d’intro semi-acoustique de The Mercy Seat, Nick Cave se projette en avant et que le son infernal de la guitare de Blixa Bargeld enfle dans un tourbillon menaçant, le public pourtant blasé de Londres semble hoqueter, et, un court instant, il est impossible de ne pas sentir ses cheveux se dresser sur sa tête, de ne pas réaliser qu’on est en terrain très dangereux, vacillant au bord de l’hystérie… Vacillant mais retombant malheureusement du côté de la raison : si les une heure trente minutes du show avaient été à l’unisson de ce premier morceau inimaginable, terrible, sublime, Nick Cave & The Bad Seeds auraient pu balayer tous les souvenirs d’autres grands moments antérieurs.

L’ironie est que l’arrêt des drogues a rendu à Nick Cave une maîtrise de son Art qui touche au grandiose (mélodies, textes, vocaux, tension, tout est parfait…), mais lui a sans doute fait perdre la folie jusqu’au boutiste qui meurtrissait si superbement ses premiers albums… Bref, ce concert fut extraordinaire (le meilleur de l’année ?), alors qu’il aurait pu être « out of this world » (le meilleur de tous ?)… Enfin, tel quel, sur Weeping Song, sur I’m Gonna Kill That Woman en réponse à une fan française hystérique (« Nick, aïe looove youre bouque ! »), sur Black Betty, sur Deannah, sur From Her to Eternity surtout, sans oublier sur le majestueux et crépusculaire Carny, psalmodié tel un texte sacré, Nick Cave fut tout simplement et clairement l’homme le plus inspiré et inspirant de cette année. »

La setlist du concert de Mick Cave & The Bad Seeds :

 The Mercy Seat

 The Witness Song

 I'm Gonna Kill That Woman (John Lee Hooker cover)

 The Weeping Song

 Foi na cruz

 Deanna

 The Carny

 The Ship Song

 The Good Son

 City of Refuge

 From Her to Eternity

 The Carnival Is Over (The Seekers cover)

 Encore:

 Black Betty (Lead Belly cover)

 Tupelo

 Knockin' on Joe

 Cindy, Cindy (Johnny Cash cover)