« Ce n’était pas du tout ainsi que sa musique ou ses pochettes de disques nous le faisait imaginer : loin d’être le bon petit Suisse calme et vaguement rondouillard, Stephan Eicher nous est apparu comme une sorte de gitan crispé et élastique lorsqu’il a déboulé sur la scène de la Cigale. Tout aussi surprenant, sinon plus, le fait qu’il a changé son fusil d’épaule et a abandonné l’intimisme solitaire qui a fait sa réputation : appuyé par un bassiste black swinguant et une dénommé Violon à la batterie, en plus des inévitables « bandes » pour tout ce qui est percussions et synthétiseurs, Eicher nous démontre ce soir que, désormais, il joue du Rock, et sa guitare électrique et ses poses de guitar hero sont là pour le confirmer ! Sa voix n’est certes pas aussi belle sur les albums, et plutôt que l’émotion, ce sont la fougue et la conviction qui prédominent dans le set. Les morceaux les plus connus (Two people In a Room, Combien de Temps, Silence…) sont présentés du coup dans des versions surprenantes, fort éloignées des originaux. Bref, Stephan Eicher prend beaucoup de risques, et gagne son pari : il est sur le bon chemin pour être le premier rocker vraiment «européen » ! Sommet de la soirée, quand même, Der Weg Zu Zweit, aussi monstrueux que sur l’album ! »