Arcade Fire - Lundi 19 Mars 2007 - Olympia (Paris)
« Laissons cette fois la parole à mon ami Gilles B., qui est aussi fan de Arcade Fire que moi :
Ce n'est qu'au matin de ce lundi que je pris conscience que j'allais voir l’un des groupes les plus en vue, les plus novateurs, et aussi, sans doute, le plus intrigants de ces dernières années. Au fur et à mesure que l'heure approchait, l'excitation montait. Il faut dire que le premier défi avait été de trouver des places pour ce concert (sold out en une dizaine de minutes) : la satisfaction d'avoir eu deux places très bien situées était donc déjà une première victoire. Ce soir, j'étais accompagné de Gilles, Vincent et Eric (le seul à être dans la fosse). Après avoir retiré mes billets au guichet de l'Olympia, je demandai à Eric de prendre une photo de la façade, à la demande de Delphine. Entrée vers 19h15 dans la somptueuse salle de l'Olympia, direction la mezzanine où nous trouvons nos places au deuxième rang, légèrement sur la gauche.
En première partie, l’un de mes groupes fétiches, Electrelane, ouvre les hostilités dès 20h05, la salle étant déjà bien remplie. Les Anglaises de Brighton jouent deux morceaux de leur futur album, ainsi que des chansons de « Axes », leur précédent CD. Un show excellent, assez court (35 mn) et assez bien perçu par le public (a priori, quelques fans dans la salle).
Après qu’on nous ait annoncé un entracte de 20 mn (qui en durera en fait 45...), la salle se remplit complètement, l'excitation augmente : que nous réservent Arcade Fire ce soir ? Les lumières s'éteignent, nos regards sont focalisés sur la scène, mais c'est un mouvement de foule et une rumeur sourde qui nous fait comprendre que le show débutera au milieu de la salle, Win Butler et ses acolytes venant d’entrer par l'arrière de l'Olympia. L'émotion est déjà forte, ils attaquent Wake Up au milieu du public, en acoustique, Win chantant dans un porte-voix, la salle se tait religieusement pour pouvoir entendre le groupe. C'est déjà gagné dès le premier morceau, Arcade Fire n'est décidemment pas un groupe comme les autres. Une ovation conclut ce premier morceau et le groupe rejoint alors la scène. Régine Chassagne est vêtue d'une jolie robe noire avec une ceinture en tulle rouge du plus belle effet, elle est vive et joyeuse, presque l'inverse de Win Butler, grand échalas qui affiche une mine triste, presque empreinte de souffrance. Le décor est beau avec ses sortes de pieds de micro de néon rouge, donnant une allure particulière au spectacle, le rouge étant la couleur dominante de ce concert.
Black Mirror débute véritablement le show, le son est excellent, fort et ample et j'ai déjà des frissons. Keep the car running suit, la fosse se met déjà à sauter, et divers sentiments se bousculent en moi : plaisir, émotion, sensation de vivre un instant magique. Ils embrayent avec No Cars Go, le meilleur morceau du premier mini Lp, repris sur « Neon Bible », fantastique ! Suit Haïti, où Régine chante d'une manière naïve et charmante. Hommage à la chanson française avec une version punk de Poupée de Cire/Poupée de Son, qui voit Régine mimer une marionnette. Black Wave / Black Vibrations, puis ensuite, My Body Is A Cage, où l'orgue vous paralyse par sa puissance. Neon Bible nous permet de nous remettre de nos émotions, et c'est reparti avec The Well & The Lighthouse, suivi de Ocean Of Noise (pour moi, le morceau le plus faible du concert) et puis... vint Rebellions (Lies) : les mots me manquent, les larmes me viennent aux yeux, c'est trop beau, c'est trop d'émotion! « EVERY TIME YOU CLOSE YOUR EYES, EVERY TIME YOU CLOSE YOUR EYES!!! » Si seulement cette chanson pouvait durer toute la nuit, je serais au paradis. Le paradis justement qui arrive avec Neighborhood 1 (Tunnels), et sa montée crescendo : Arcade Fire sont les maîtres du monde ce soir et nous sommes 2.500 à être pétrifiés de bonheur. Le show se termine avec Intervention, mon morceau préféré de « Neon Bible ». Au secours, il faut que l'on respire... Mais ils sont déjà de retour sur scène, c'est reparti de plus belle avec Neighborhood 2 (Laïka), où l'on a droit à ces fameux moments de pétage de plombs de Richard Parry et de Tim Kingsbury. Puis c'est le final avec Neighborhood 3 (Power Out) qui nous laissa sans voix.
Après cinq minutes d'attente, les lumières de l'Olympia rallumées, nous décidons de quitter les lieux, Arcade Fire ne revenant pas malgré les hurlements du public. Vincent et moi sortons par une porte donnant directement sur une rue latérale, avant de décider d'aller attendre Gilles et Eric à l'entrée. De peur qu'ils ne nous trouvent pas, je décide de rentrer dans la salle, le service d'ordre me laissant passer sur présentation du billet. Bien m'en prend car, arrivé au niveau du bar, j'entends une rumeur monter : Arcade Fire reviennent sur scène, déjà changés, pour un ultime morceau, In The Backseat. Quelle émotion !!!
Ce soir nous avons vécu des instants rares et magiques : Arcade Fire n'est pas un groupe comme les autres, ils ont inventés une musique, voire un genre, ce que peu de gens savent faire. Après 1h35 de concert, il faut se résigner à quitter l’écrin de l'Olympia, plein d'étoiles dans la tête. Dans la voiture, en raccompagnant Vincent, je prends la décision de revenir le lendemain : il faut absolument que j'y retourne... Et cette fois dans la fosse... »
Bien que ce compte rendu dithyrambique de Gilles B. ne nécessite pas forcément d’addendum, je me vois obligé de témoigner aussi, même brièvement, sur cette soirée littéralement grandiose – car la musique lyrique et torturée d’Arcade Fire appelle ce genre de qualificatifs ! « Funeral » ayant été un véritable ouragan musical dans ma vie, j’attendais cette première rencontre live avec les Canadiens comme le messie… et je n’ai pas été déçu une seconde, tant ce groupe balaye la concurrence sur scène, et fait surtout souffler un vent frais sur toute la musique de ce début de XXIè siècle. L’intensité de Win Butler, le charme de Régine Chassagne, les délires du frère Will, l’enthousiasme incroyable du public qui reprend en chœur les plus beaux morceaux du groupe et refuse avec entêtement de se taire, et bien sûr la force de chansons comme Rebellion, Power Out ou Intervention ont fait de cette soirée un véritable événement. Et même si je ne pouvais pas, comme l’ami Gilles, y retourner le lendemain, j’ai déjà commencé à me préparer avec impatience pour le prochain concert d’Arcade Fire. »
Les musiciens d'Arcade Fire :
Win Butler : Chant, Guitare, Piano, Basse.
Regine Chassagne : Chant, Accordeon, Batterie, Xylophone, Percussions, Clavier.
Will Butler : Clavier, Percussions, Xylophone.
Richard Parry : Clavier, Piano, Accordéon, Xylophone, Percussions, Basse.
Timothy Kingsbury : Basse, Guitare.
Sarah Neufeld : Violon.
Jeremy Gara : Batterie, Guitare.
La setlist du concert d’Arcade Fire :
Wake Up (dans le public) (Funeral - 2004)
Black Mirror (Neon Bible - 2007)
Keep The Car Running (Neon Bible - 2007)
No Cars Go (EP - 2003)
Haiti (Funeral - 2004)
Poupée de Cire, Poupée de Son (F.Gall, S. Gainsbourg Cover)
Black Wave / Bad Vibrations (Neon Bible – 2007)
My Body is a Cage (Neon Bible - 2007)
Neon Bible (Neon Bible - 2007)
The Well & the Lighthouse (Neon Bible - 2007)
Ocean of Noise (Neon Bible - 2007)
Rebellion (Lies) (Funeral - 2004)
Neighborhood # 1 (Tunnels) (Funeral - 2004)
Intervention (Neon Bible - 2007)
Encore 1
Neighborhood # 2 (Laika) (Funeral - 2004)
Neighborhood #3 (Power Out) (Funeral - 2004)
Encore 2
(Après 10 minutes et lumières rallumées !)
In the Backseat (Funeral - 2004)