« Combien de groupes actuels peuvent-ils être réduits facilement à une seule formule, répétée ad nauseam ? Encore un exemple avec les Cranes, fracas cold wave daté avec voix de pucelle naïve surnageant au milieu des grumeaux. Pas foncièrement mauvais, mais après une demi-heure, on a furieusement envie de passer à autre chose…

Fondamentalement, le problème est le même avec les Young Gods helvétiques, malgré l’intelligence et la force de leur prestation scénique : une fois qu’on a compris le principe de ce heavy metal sans guitares – enfin, quand même bien « imitées » aux synthés -, avec chanteur morrisonnien en diable, il ne se passe rien de vraiment surprenant, ou pire, de bien excitant. Les morceaux se succèdent, tendus et speedés, et on peut s’abandonner aux transes métalliques sans être dupes pour autant. Le seul supplément d’âme ce soir au Bataclan viendra bien tardivement d’une reprise de Brecht / Weil, venant enfin rompre avec son tempo de valse bancale la succession de morceaux impitoyablement martelés… »