« Et voilà notre bon vieux Joe de retour au bercail, nous racontant ses souvenirs de voyage dans le « Grand Monde »… Joe Jackson est aussi revenu au Rock, par la même occasion, ou tout au moins à un peu plus de simplicité dans sa musique, et cela se traduira ce soir par le fait que, outre nombre de titres de « Big World », il alignera quelques-uns des classiques de ses deux premiers albums : One More Time en intro, j’adore…, Fools In Love, On Your Radio, It’s Different For Girls, Sunday Papers, I’m The Man, toutes ces chansons joyeuses et énervées qui resteront sans doute l’héritage le plus important que Joe laissera à notre musique. Bien sûr, les deux derniers albums, cette incursion jazzy dont Joe était si fier, sont moins à l’honneur, comme s’ils n’avaient plus tout-à-fait leur place au sein de cette « ligne claire » que revendique à nouveau Joe Jackson, à l’image de la belle pochette de l’album illustrée par Chaland.

Pourtant, et vous me direz que je ne suis jamais content, paradoxalement, cette maturité nouvellement acquise me semble moins convenir à notre nouveau Tintin reporter : ce concert, qui nous a proposé un enchaînement bien dosé de chansons qu’on peut toutes trouver magistrales, ne m’émerveillera pas autant qu’ont pu le faire les deux présentes visites de Joe dans cette même salle. L’esprit, l’humour un tantinet hargneux, l’énergie sont toujours là, mais l’émotion et la magie de naguère sont parties. Ou bien c’était simplement la fatigue d’une nouvelle longue tournée qui ce soir, a résulté dans une baisse de régime ? Ou bien, c’est tout simplement moi, qui me suis lassé de revoir le même artiste à trois reprises en trois ans ? »