Fleshtones - Jeudi 15 Avril 1982 - Le Palace, Paris
« Après la désastreuse soirée du mois dernier, je retrouve le Palace pour une nuit qui s’annonce plus que prometteuse : en effet, les Fleshtones nous arrivent avec une impressionnante réputation de "meilleur groupe scénique" du moment, et annoncés en outre par un bel album très "garage", "Roman Gods"… Mais rien ne nous a réellement préparés à une telle soirée de folie et de bonheur…
Mais parlons d’abord de la première partie, car ce sont Les Dogs, groupe français très coté, qui s’y collent ce soir. Et il faut avouer que, derrière le beau et élégant Dominique, sorte de fantasme rock’n’rollien, voici en effet un bon groupe, efficace, vaguement pur et dur, en tous points intéressant… si ce n’était l’absence visible de compositions fortes, qui les empêchera à mon avis d’aller très loin. Une bonne première partie quand même !
L’apparition de Zaremba et sa bande sur la scène du Palace, avec une mise en scène amusante, est une sorte de signal pour que tout le monde devienne complètement fou ! Le groupe lui-même paraît assez surpris de la vénération dont ils font l’objet à Paris, eux qui sont quand même encore un groupe largement inconnu. Et de fait, une heure et quart plus tard, le Palace ressemblait à une grosse marmite en ébullition, et personne, ni le public, ni les Fleshtones, ne semblait vouloir admettre qu’une si belle soirée dût jamais finir. Alors les rappels se succédèrent, encore et encore…
…Et quand les Fleshtones jettent enfin la serviette, lessivés, après avoir distribué à la ronde fragments d’instruments et pièces d’habillement, rien n’était plus vraiment pareil dans nos têtes ! Plus qu’un coup de foudre entre le public parisien (ce soir-là, le meilleur du monde – ou du moins, cela semblait être l’avis des Fleshtones !) et un nouveau groupe « culte », nous avons assisté au beau début d’une longue passion… Avec en plus, l’excitante impression dedécouvrir un nouveau, jeune, Rock américain, fun, remuant, purement rock’n’roll, qui venait de faire prendre un sacré coup de vieux à la new wave anglaise.
Un nouvel espoir pour la seconde moitié des années 80 ? »
Peter Zaremba : chant, claviers
Keith Streng : guitare
Jan Marek Pakulski :basse
Bill Milhizer : batterie
Gordon Spaeth : Saxophone, harmonica
Note : Les photos sont de mon ami Patrick M.