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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
12 novembre 2018

Kasabian / Slaves - Samedi 11 Novembre 2017 - Zénith (Paris)

2017 11 11 Kasabian Zénith Billet« Bon, il faut dire à ma décharge qu’une heure et quart d’hymnes punks déversés dans mes esgourdes par la sono qui était à moins d’un mètre, ça m’avait énervé : chanter comme il y a 30 ou 40 ans les Pistols, les Damned, les Clash, Iggy Pop, les Dead Kennedys ou encore mes chouchous de X, en attendant l’arrivée sur scène des énervés de Slaves, ça vous met dans un certain état d’esprit. Enfin, vous peut-être pas, mais moi, si. D’où l’embrouille avec mes voisins au premier rang, qui n’en avaient rien à secouer de la rage de Slaves et préféraient discuter entre potes (Bon Dieu, on se serait cru à Madrid !) en mangeant des cookies. Même si on a failli en venir aux mains, c’était quand même bien bon de revenir pendant quelques minutes au bon vieil état d’esprit d’autrefois, quand il n’était pas requis d’être gentil et poli aves ses voisins dans un putain de concert de fuckin’ rock’n’roll. See what I mean ?

2017 11 11 Slaves Zénith (6)Mais quand même, même si j’ai hurlé à en perdre la voix, « Fuck the Hi-Hat ! », Slaves ont été un peu décevants ce soir. Ils ont bizarrement choisi de perdre beaucoup des courtes 30 minutes qui leurs étaient accordées, presque dans le noir, pour faire les clowns et déclamer des conneries devant le public du Zénith rempli à ras bord de gens complètement indifférents. Au lieu d’enchaîner les brûlots en tournant le dos aux spectateurs comme l’aurait fait un vrai groupe punk. Oui, je l’avoue, je suis bien parti en vrille sur Fuck the Hi-Hat ou Sugar Coated Bitter Truth, mais j’ai eu la sale impression d’un groupe qui perdait de vue l’essentiel : les chansons, la rage. Alors, soit c’est le temps qui passe et qui use la radicalité de Laurie et Isaac, comme cela se passe bien souvent, soit c’est moi qui avait un niveau d’attente bien trop élevé. Comme d’hab, vous me direz. Oui, comme d’hab. Mais ça aussi, c’était la faute à la “musique de fond”, qui m’avait trop fait revenir en arrière…

Kasabian, c’est un groupe injustement méconnu, ou plutôt mésestimé en France. Trop anglais, sans doute… Même si les nains d’Oasis, musicalement incroyablement inférieurs, ont quand même réussi à percer dans l’Hexagone… Du coup ça me fait plaisir de voir le Zénith rempli, et surtout l’enthousiasme de la foule, qui connaît toutes les chansons – même lorsqu’elles sont jouées sur un mode un peu “rouleau-compresseur” : un enthousiasme qui va élever le concert ce soir vers des sommets que je n’avais jamais vu Kasabian atteindre sur scène !

2017 11 11 Kasabian Zénith (5)Il est 21 heures piles quand Kasabian, dans sa configuration “classique” sur scène (les quatre musiciens “officiels” du groupe et leurs trois accompagnateurs habituels) attaquent avec Ill Ray (The King), l’intro puissante du très roboratif dernier album, “For Crying Out Loud”. Deux constatations immédiates, hormis le fait que les musiciens sont cette fois vêtus de blanc – Tom arborant un superbe Smiley déprimé sur le dos de son blouson : le concert va être très traditionnellement rock ce soir, et le son va être fort… ce qui est pour une fois à moitié une bonne nouvelle pour moi, planté devant la sono pour cause d’arrivée tardive. Ça se ressent tout de suite au traitement des morceaux de “48 :13”, parfois méconnaissables une fois dépouillés de leurs oripeaux électroniques : Bumblebeee et Eez-Eh déchaînent quand même les passions, et mon dos est roué de coups par les pogoteurs derrière moi. Mais bon, je ne vais pas me plaindre, même si ce n’est pas du punk, au moins il y a un beau mosh pit qui se déplace au sein de la fosse… Même si ce sont évidemment les incontournables Underdog et Shoot the Runner qui placent définitivement le concert dans l’orbite des grands moments.

Une autre chose importante, très importante même ce soir, c’est le rôle désormais central que joue Sergio Pizzorno, qui semble avoir désormais totalement récupéré d’une période on va dire un peu floue. Il surpasse son copain Tom dans le rôle d’amuseur de la foule, cherchant en permanence le contact et la communication, et jouant et chantant avec un enthousiasme qui fait vraiment plaisir à voir. Finalement, c’est maintenant le père Tom qui semble un peu en mode pilotage automatique, un comble ! You’re in Love with a Psycho est la première faute de goût d’une setlist percutante, mais on leur pardonnera vite avec Wasted, morceau récent et merveille pop qui prouve que Kasabian restent imbattables dès qu’il s’agit de respecter le cahier des charges Beatles-Kinks.

2017 11 11 Kasabian Zénith (22)Le son monte encore de manière démesurée, et on atteint le stade où même moi (vous me connaissez, je préférerai mourir plutôt qu’être vu avec des protecteurs d’oreilles…) je dois protéger mes tympans des basses démoniaques que déverse la sono. Il faut bien admettre que c’est maintenant une énorme bouillie sonore qu’on ingurgite, mais on a tous dépassé depuis longtemps le stade de la mélomanie… Même si, je le répète parce que j’en vois dans le fond qui n’ont pas bien écouté : Kasabian dispose maintenant, après 13 ans de carrière, d’un songbook à peu près imbattable, une bonne cinquantaine de chansons merveilleuses, au sein desquelles il devient difficile de piocher pour composer la setlist idéale (où est passée la Fée Verte, bon dieu, où est passée la Fée Verte ?).

Sergio ne se fatigue pas trop, je remarque, il se repose pour les solos sur Tim Carter, devant moi, guitariste assez éblouissant. Sergio, lui, il préfère s’amuser de ce concert qui a franchi le mur du son et frôle l’exceptionnel. Il fait coucou et remercie sa femme, dans les coulisses, pendant que Tom passe plus de temps à plaisanter avec ses “pals” qu’à exciter le public (qui n’en a pas besoin, d’ailleurs…). Oui, ce concert a quelque chose de différent, on nage dans une sorte de félicité rare, public et musiciens confondus. Bless this Acid House serait un final parfait avant les rappels, confirmant l’excellence des compositions récentes du groupe, et on est dans une sorte de folie festive générale. Mais ce sera bien entendu L.S.F. qui servira d’au revoir… temporaire.

2017 11 11 Kasabian Zénith (29)Rappel parfait, et je pèse mes mots. Une intro en duo acoustique (Goodbye Kiss) pour conférer un peu d’exception à ce set qui est en fait le dernier de la tournée européenne, puis… ouaouh… le cadeau qu’ils me font à moi, j’en suis sûr : Comeback Kid, chanson irrésistible, stellaire, du dernier album, avec son riff cuivré. Un futur Fire ? Un crowd pleaser en tous cas ! Vlad the Impaler, c’est du pur plaisir, comme à chaque fois, mais peut-être mieux qu’à chaque fois. Sur la scène, Noel Fielding, comme en 2015 à Rock en Seine, joue le rôle du vampire des Carpathes, et Sergio est extatique. On termine avec l’inévitable Fire, pure joie régressive : Tom ne chante même plus sur le refrain, nous sommes suffisamment nombreux à gueuler à sa place.

Et c’est fini, après une heure cinquante-cinq minutes mémorables. Les musiciens rechignent à quitter la scène, c’est vraiment la fête. La hargne qui m’avait envahie pour Slaves m’a quitté. Je retrouve l’ami Xavier qui était lui aussi au premier rang mais que je n’avais pas réussi à rejoindre, et il est aussi ravi que moi par le beau cadeau que Kasabian nous a offert ce soir. Je suis aphone et sourd, avec des débuts de courbatures qui me feront souffrir demain, je le pressens. Mais, sachez-le, c’est ça, le fuckin’ rock’nroll…

« Slick move you said you wanna try me / You should've left it just where you found it / I see you creeping, thinking what it could be / You'll have to trust me, just don't believe me / Reap what you sow : / Comeback Kid / Says hello… »

Je sors dans la nuit sous des torrents d’eau, l’hiver est là, mais autour du Zénith des dizaines de spectateurs sont encore en train de hurler en chœur des refrains de Kasabian. Avec les acouphènes, ces refrains nous tiendrons compagnie toute la nuit. »

 

2017 11 11 Slaves Zénith (4)Les musiciens de Slaves sur scène :

Laurence Vincent – guitar, vocals

Isaac Holman – drums, vocals

 

La setlist du concert de Slaves :

Ninety Nine (Are You Satisfied? – 2015)

White Knuckle Ride (Sugar Coated Bitter Truth EP – 2012)

Fuck the Hi-Hat (Take Control – 2016)

Photo Opportunity (new song)

Sugar Coated Bitter Truth (Are You Satisfied? – 2015)

Beauty Quest (Sugar Coated Bitter Truth EP – 2012)

The Hunter (Are You Satisfied? – 2015)

 

Les musiciens de Kasabian sur scène :

Tom Meighan – vocals

Sergio Pizzorno – guitar, vocals

Chris Edwards – bass

Ian Matthews – drums

Ben Kealey – keyboard

Gary Alesbrook – trumpet

Tim Carter – guitar

 

2017 11 11 Kasabian Zénith (54)La setlist du concert de Kasabian :

Ill Ray (The King) (For Crying Out Loud – 2017)

Bumblebeee (48 :13 – 2014)

Eez-Eh (Around the world outro) (48 :13 – 2014)

Underdog (West Ryder Pauper Lunatic Asylum – 2009)

Shoot the Runner (Empire – 2006)

Days Are Forgotten (Velociraptor! – 2011) (The Ecstasy of Gold by Ennio Morricone intro)

You're in Love With a Psycho (For Crying Out Loud – 2017)

Wasted (For Crying Out Loud – 2017)

Club Foot (Kasabian – 2004)

Take Aim (The Doberman intro) (West Ryder Pauper Lunatic Asylum – 2009)

Re‐Wired (Velociraptor! – 2011)

Treat (48 :13 – 2014)

Empire (Empire – 2006)

Bless This Acid House (For Crying Out Loud – 2017)

Stevie (48 :13 – 2014)

L.S.F. (Lost Souls Forever) (Kasabian – 2004)

Encore :

Goodbye Kiss (acoustic) (Velociraptor! – 2011)

Comeback Kid (For Crying Out Loud – 2017)

Vlad the Impaler (with Noël Fielding) (West Ryder Pauper Lunatic Asylum – 2009)

Fire (West Ryder Pauper Lunatic Asylum – 2009)

Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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