The Hives - Dimanche 16 Novembre 2014 - Cine Joia (São Paulo)
« Quand on sait combien un concert des Hives peut être excitant, « jouissif » même, il est hors de question de perdre un passage de nos Suèdois « garage-punk » en ville. Ayant fait l’impasse sur le méga show de Arctic Monkeys vendredi, où les Hives jouaient en première partie – et ayant bien fait, vu la fine pluie glacée qui s’abattit sur São Paulo ce soir là -, je ne pouvais pas manquer leur concert dans une petite salle comme le Cine Joia ce dimanche soir. Et j’usai même de tout mon pouvoir de persuasion pour convaincre mon ami Julio de m’accompagner...
Sauf que je n’avais pas prévu que tant de Paulistanos connaitraient aussi nos chers Suédois, et que, à 19 heures, soit une heure avant le lancement du set, la salle serait déjà pleine. Envolée la perspective du premier rang, mais pas non plus de quoi en faire un drame, grâce à la hauteur absurde de la scène du Cine Joia, qui offre une vue correcte même si l’on n’est pas devant !
20h10, avec un peu de retard, et après la traditionnelle agitation des roadies vêtus comme des ninjas (l’une des fantaisies bien connues des Hives), retentit la musique menaçante de Jaws, alors qu’est projetée en arrière-plan l’image d’un savant fou au regard diabolique : bienvenue dans l’univers tordu, baroque et hilarant du groupe suédois le plus délirant et le plus énergique depuis une vingtaine d’années ! Les Hives sont vêtus d’un smoking blanc ce soir, et sans hauts-de-forme, mais ils sont, comme toujours les plus « classe » des punks de la planète. Sans surprise, on attaque avec l’hystérique Come On !, et la voix de Pelle paraît déjà au bout du rouleau – mais bien sûr, il va hurler de plus en plus fort quand même dans l’heure et demi qui va suivre... Mauvaise nouvelle pour nous, placés juste devant la sono, le son est infect ce soir... mais heureusement très, très fort, ce qui excuse (presque) tout. Le public du Cine Joia saute dans tous les sens, et on sent que ça va être une grande soirée : je m’attendais à ce que ce soit seulement le centre de la fosse qui s’agite, mais non, le pogo est général dans la salle, et mon dieu, que c’est beau à voir ! Rock’n’Roll, Funckin’ Rock’n’Roll !
Le cirque est maintenant lancé, et même si la setlist sera largement dédiée aux chansons du dernier album en date, « Lex Hives », pas forcément les meilleures du groupe, l’énergie folle des musiciens, le délire permanent de Pelle et de Nicholaus qui font le show même en dehors des morceaux, l’imagination permanente dont fait preuve Pelle dans ses interactions avec le public font que chaque minute du set sera une minute de plaisir. On sait que la « philosophie » des Hives, pas si basique que ça, consiste en un certain nombre de règles qui les distinguent clairement du tout venant du Rock : 1) communiquer avec le public est essentiel – 2) les Hives sont un gang, indestructible et irréductible – 3) le rock’n’roll est fait pour être joué fort et vite – 4) les Hives sont, sinon le meilleur groupe du monde, tout au moins VOTRE groupe préféré – 5) Fun ! Fun ! Fun !.. Et la démonstration en sera faite encore une fois, sans aucune faiblesse, ce soir : stage divings, ascension des amplis, exhortations permanentes pour faire chanter / hurler / applaudir le public, auto-célébration ironique et joyeuse des Hives comme le show ultime de rock’n’roll, implication des spectateurs dans l’annonce des chansons (la pochette du « Black and White Album » utilisée par le public, les banderoles TICK, TICK, TICK, BOOM égrenées pendant la chanson...), distribution régulière de mediators et baguettes, et bien sûr, grand sit-in général organisé avant l’explosion finale... tout y passe, tout est là, il n’y a aucun répit entre les riffs qui tuent, les hurlements sur-saturés de Pelle et les scènes de comédie.
Meilleures chansons de la soirée : Walk Idiot Walk, l’efficace et simpliste The Bomb (une nouveauté), le merveilleux Won’t Be Long qui reste la mélodie la plus irrésistible des Hives à date, un excellent Patrolling Days en forme de spirale ascendante envoûtante, avec chants en choeur ad lib, et, inévitablement, le parfait Hate to Say I Told You So, judicieusement placé en toute fin de rappel, conclusion sonique et hystérique parfaite d’une tournée sud-américaine qui se termine en beauté ce soir à São Paulo.
Le batteur fait son stage diving, Nicholaus et Pelle – ruisselant de sueur – distribuent d’interminables poignées de mains (Julio et moi y avons droit !), le groupe salue plusieurs fois, clairement les musiciens n’ont pas envie de quitter leur public. La joie, le bonheur et l’émotion sont tangibles, les yeux brillent derrière la transpiration sur les visages des spectateurs comme des musiciens. Une fois de plus, le Rock’n’Roll a été merveilleusement incarné par The Hives, un groupe exceptionnel que l’on a bien tort de considérer comme « anecdotique » en notre époque de pop stars éphémères. Depuis 25 ans environ, le gang suédois n’a jamais démérité, et est un élément indestructible de notre foi en le Rock’n’Roll !
PS : Blague de la soirée : après une heure de musique, Pelle annonce que les Hives ont désormais joué toutes les chansons pour les quelles le public a payé (eh, oui, The Hives sont un groupe CHER !), et que maintenant, ils vont continuer gratuitement. La suite, c‘est comme les 30% gratuits annoncés sur les produits de supermarché ! »
Les musiciens de The Hives sur scène :
Howlin' Pelle Almqvist (Per Almqvist) – lead vocals
Nicholaus Arson (Niklas Almqvist) – guitar, backing vocals
Vigilante Carlstroem (Mikael Karlsson) – guitar, backing vocals
Dr. Johan Destructafsson (Johan Gustafsson) – bass guitar (Filling in for M. Bernvall because of illness.
Chris Dangerous (Christian Grahn) – drums
La setlist du concert de The Hives:
Entrée sur Jaws: Theme (John Williams)
Come On! (Lex Hives – 2012)
Take Back the Toys (Lex Hives – 2012)
Two-Timing Touch and Broken Bones (Tyrannosaurus Hives – 2004)
Walk Idiot Walk (Tyrannosaurus Hives – 2004)
Two Kinds of Trouble (new song)
Supply and Demand (Veni Vidi Vicious – 2000)
Wait a Minute (Lex Hives – 2012)
Main Offender (Veni Vidi Vicious – 2000)
Try It Again (The Black & White Album – 2007)
The Bomb (new song)
Won't Be Long (The Black & White Album – 2007)
Go Right Ahead (Lex Hives – 2012)
I'm Alive (new song)
Tick Tick Boom (The Black & White Album – 2007)
Patrolling Days (Lex Hives – 2012)
Encore:
My Time Is Coming (Lex Hives – 2012)
Insane (Lex Hives – 2012)
Hate to Say I Told You So (Veni Vidi Vicious – 2000)