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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
21 août 2015

Metronomy / Fanfarlo (Día de la Música) - Samedi 23 Juin 2012 - El Matadero (Madrid)

2012 06 Dia de la Musica Matadero 001« Seconde édition du Día de la Música à laquelle je participe et toujours le joli site du Matadero de Madrid, et ses conditions quasi idéales... Si ce n'est évidemment la chaleur de ce début d'été madrilène, éprouvante pour le public mais encore plus pour les artistes : aujourd’hui, à 17h45, il fait 38 degrés à l'ombre... mais de toute façon, peu importe : nous sommes au soleil...!

2012 06 Fanfarlo Dia de la Musica 009Et nos amis anglo-suédois de Fanfarlo qui ouvrent l'après-midi ont bien cru qu'ils allaient y laisser leur peau. Entre chaque chanson, les pauvres ne savent pas quoi exprimer d'autre que leur souffrance et leur désarroi ("on a l'impression d'être rôtis à la broche !"): dans ces conditions, il est difficile quand même de reprocher à Fanfarlo leur heure de concert un peu molle. Fanfarlo a changé radicalement de style depuis leur "Reservoir" d'obédience Arcade Fire : adieu au folk lyrique, aux guitares, et aux chœurs enfiévrés, bonjour à la pop électronique et aux cuivres omniprésents ! Le résultat n'est pas désagréable, les nouvelles chansons ont du style, le public oscille doucement sur des rythmes "dance" en attendant tous quand même les "mini-hymnes" du premier album (I'm a Pilot, Comets, Luna, Harold T Wilkins, The Walls are Coming Down...) qui seront interprétées dans des versions forcément assez différentes des originales : moins de mélodies, moins d'enthousiasme, mais plus d'originalité. Au micro et au saxo, Simon Balthazar fait bien l'affaire : il chante bien, mieux en fait que sur "Reservoir", où ses effets de voix traînante pouvaient irriter... Il multiplie les harangues au public évidemment assez calme, que ça soit l'effet du soleil de plomb ou la réserve face au changement de style du groupe, mais il essaye surtout de faire de l'humour quant à la chaleur : il est du coup évident que les Suédois n'ont pas vraiment le sens de l'humour, en plus de ne pas savoir s'habiller (Luis a attribué à Simon son fameux prix du leader d'un groupe le plus mal habillé). A gauche, il y a la jolie mais sage Cathy Lucas aux claviers et au violon, mais c'est surtout Leon Beckenham aux claviers et à la trompette qui impressionne (... même si on le voit agoniser littéralement de chaleur, efforts dûs à la trompette obligent !). Le final du concert sera un peu plus animé, mais on ne dépasse pas le sentiment d'une certaine banalité. La conclusion de tout cela n'est quand même pas rassurante pour l'avenir de Fanfarlo, qu'on voit bien stagner en seconde division.

Ensuite, Luis et moi avons décidé de faire carrément l'impasse sur tout le programme du festival jusqu'à sa clôture avec Metronomy, groupe dont nous sommes tous deux fans depuis la découverte de leur miraculeux "The French Riviera". Quelques heures passées chez moi à boire des Cuba Libre et regarder du coin de l'œil la France se faire étriller par l'Espagne au foot, et nous voilà de retour pour la "seconde mi-temps".

2012 06 Metronomy Dia de la Musica 085Je suis un peu irrité de devoir louper le retour de Maxïmo Park, groupe toujours superbe scéniquement, mais notre priorité est d'assurer le premier rang pour Metronomy. Nous nous incrustons durant le finale du set (de deux heures !) des Espagnols de Love of Lesbian, un groupe dont on parle beaucoup ici,... Mais qui se révélera être bel et bien une merde : imaginez un chanteur barbu et corpulent, en chemise hawaïenne, faire chanter en chœur des refrains de bestiaux à une foule de beaufs ahuris : vision d'horreur... L'Espagne n'est vraiment pas un pays rock ! Les fans de Love of Lesbian s'en vont, contents de s'être vautrés dans la fange (le nom du groupe, déjà !), et l'espace devant la scène se remplit du public typique de la pop anglaise : un public jeune, très jeune, en majeur partie féminin, au point que Luis et moi, en plein centre au premier rang, détonnons sérieusement !

23 h 45. Joseph Mount et ses acolytes sont là devant nous, pour une courte heure clôturant le festival. La chaleur est redescendue, les lumières sont belles, le public est fan et "sophistiqué", tout s'annonce pour le mieux pour Metronomy, l'un des groupes actuels les plus originaux et touchants. On attaque avec une version soft de Some Written, ce serait idéal si les claviers de James n'étaient couverts par des craquements pénibles... Et ça prendra quand même 4 titres avant que l'équipe technique de Metronomy ne résolve le problème. Mais quand même, la version ultra-dépouillée de Some Written impressionne : moins longue, moins prog rock que sur l’album, la chanson acquiert en live une sensibilité encore accrue. Je remarque que les musiciens ne portent plus leur fameuses lumières collées sur la poitrine, mais sont vêtus de manière tout-à-fait ordinaire. Bon, second titre : l'énorme The Bay, un morceau qui me bouleverse toujours un an plus tard, interprété avec une force étonnante. Moi, c'est simple, toutes mes interrogations potentielles sont déjà balayées… Car Metronomy en scène, c'est puissant, grâce à une section rythmique exceptionnelle : le black androgyne Gbenga Adelekan à la basse assure un groove sans failles, tandis que la jolie Anna Prior derrière ses fûts tape dur, très dur. C'est du nanan pour Joseph de poser ses parties de guitare fragiles et sa voix brouillée là-dessus, ça ne peut que fonctionner. A gauche, Oscar Cash, aux claviers, fait le singe, mais reste assez sobre, quelque part il m'évoque Robert Jan Stips, le clavier des Nits, en un peu moins brillant quand même. Le set de ce soir sera ainsi centré sur les titres de « The English Riviera », avec des incursions / flashbacks vers le Metronomy d’avant, moins acoustique et rock, plus électronique et… guerrier je dirai, avec des titres que je ne connais pas – étant accro seulement depuis le dernier album –, largement instrumentaux, mais qui revêtent une efficacité diabolique en live : des gimmicks « dance floor » surpuissants, générateurs de plaisirs basiques mais indiscutables. On reviendra ensuite aux ambiances en demi teintes du dernier album pour le finale triomphal du concert, avec le doublé gagnant qu’est Corinne et The Look, suivi pour conclure par une belle version de Loving Arm

2012 06 Metronomy Dia de la Musica 127Il est une heure moins le quart, Metronomy a rempli son contrat, et de belle manière : booster ses titres pop pour la scène sans leur faire perdre leur complexité, et ne pas renier pour autant son passé de groupe « électro-fun ». On aurait certes aimé, Luis et moi, un peu plus d’une heure de concert, mais c’est la règle des festivals… »

 

Les musiciens de Fanfarlo sur scène :

Cathy Lucas – violin, keys

Justin Finch – bass, vocals

Leon Beckenham – trumpet, keyboards, vocals

Simon Balthazar – vocals, guitar, keyboards

Amos Memon – vocals, drums and percussion

 

Les musiciens de Metronomy sur scène :

Joseph Mount – vocals, guitar, keyboards

Oscar Cash – guitar

Gbenga Adelekan – bass guitar, backing vocals

Anna Prior – drums, backing vocals

Michael Lovett - keyboards

Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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