The Who - Mardi 25 Mai 1976 - Palais de Sports de Gerland (Lyon)
Les Who ont été l’un des groupes essentiels de mon initiation au rock, au début des années 70, pour le meilleur (les singles mods, pop et énervés, le fabuleux “Live At Leeds”) et pour le... un peu moins bon (les lourdeurs de “Tommy”, que j’ai quand même écouté en boucle durant presque une année entière...). Les voir sur scène est un rêve devenu réalité, même si mon enthousiasme pour leur musique actuelle est clairement retombé : je n’ai même pas eu envie d’écouter “The Who By Numbers” et j’en suis resté à l’impressionnant “Who’s Next” (... et à “Quadrophenia”, quand même, que j’aime bien...). Mais voir Daltrey, Townshend, Entwhistle et surtout l’incroyable Keith Moon sur scène est une sorte d’apogée de mes premières années de passion pour la musique live.
Clairement, le Palais des Sports de Gerland n’est pas une salle parfaite pour un concert de rock, et je regrette ma chère Bourse du Travail : depuis la fosse où je me débats au milieu d’une foule surexcitée, le son – d’un niveau monstrueusement élevé (c’est les Who, quand même) n’est pas d’une netteté impressionnante, c’est le moins qu’on puisse dire. Pas grave, car à quelques dizaines de mètres devant moi, ils sont là, exactement comme je les attendais. Agressifs, semblant toujours à deux doigts de se battre entre eux (comédie ? antagonisme réel entre les musiciens ? difficile à dire...), mais charismatiques en diable, et exécutant parfaitement le cirque que l’on attend d’eux : les moulinets de Townshend et ses sauts impressionnants, le micro de Daltrey qui tournoie, Entwistle impassible, et Moon, le merveilleux Moon avec ses roulements de tambour démentiels, inégalables. Impossible de ne pas être aux anges d’assister à ça !
Si l’on excepte deux ou trois titres de “... By Numbers” que je ne connais pas, la setlist de ce soir est absolument parfaite, avec quasiment tous les classiques, avec une longue incursion dans “Tommy”, quelques citations de “Quadrophenia”, et surtout un final extraordinaire, qui soulèvera tous les coeurs dans la salle : un medley My Generation / Join Together, avant le terrassant Won’t Get Fooled Again, ses synthés enregistrés, le cri de Daltrey, la rage de Townshend contre toutes les fausses (?) révolutions, et la satisfaction totale de tous nos sens. C’est simple, à la fin, même les Who semblent heureux, réconciliés. Ou alors ils n’ont plus besoin de faire leur petit théâtre : ils ont gagné !
Je viens de voir tout simplement l’un des plus grands groupes de rock de tous les temps, j’en suis persuadé...
Les musiciens des Who sur scène :
Roger Daltrey: Vocals, Harmonica
John Entwistle: Vocals, Bass
Keith Moon: Vocals, Drums
Pete Townshend : Vocals, Guitar
La setlist du concert des Who :
I Can't Explain (Meaty Beaty Big and Boucy – 1971)
Substitute (Meaty Beaty Big and Boucy – 1971)
My Wife (Who’s Next – 1971)
Baba O'Riley (Who’s Next – 1971)
Squeeze Box (The Who By Numbers – 1975)
Behind Blue Eyes (Who’s Next – 1971)
Dreaming From the Waist (The Who By Numbers – 1975)
Magic Bus (Meaty Beaty Big and Boucy – 1971)
Amazing Journey (Tommy – 1969)
Sparks (Tommy – 1969)
The Acid Queen (Tommy – 1969)
Fiddle About (Tommy – 1969)
Pinball Wizard (Tommy – 1969)
I'm Free (Tommy – 1969)
Tommy's Holiday Camp (Tommy – 1969)
We're Not Gonna Take It (Tommy – 1969)
See Me, Feel Me (Tommy – 1969)
Summertime Blues (Eddie Cochran cover)
My Generation (My Generation – 1965)
Doctor Jimmy (Is It Me?) (Quadrophenia – 1973)
The Punk and the Godfather (Quadrophenia – 1973)
Join Together (Single – 1972)
My Generation Blues
Won't Get Fooled Again (Who’s Next – 1971)