Galaxie 500 - Lundi 19 Novembre 1990 - New Morning (Paris)
« Une poignée d’admirateurs hésitants dans le minuscule New Morning qui en paraît du coup immense : la magie Galaxie 500 n’opère guère sur disque... Mais sur scène, il en va tout autrement !
A l’aide de leurs seuls amplis, réglés il est vrai au maximum, le nouveau trio de Boston va ce soir démontrer que la musique la plus lente peut être synonyme de transe. Dans un registre introverti et sans compromis, finalement assez proche de celui du Velvet manière « troisième album », Galaxie 500 balaie toute la concurrence. Les chansons, psalmodiées à la limite de la justesse (... ou soyons francs, régulièrement chantées très faux !) par un Dean Wareham impressionnant de concentration flegmatique, s’enroulent autour de chacun des spectateurs, capturent l’attention de manière peu courante, pour enfin exploser dans le déluge sonore appliqué, précis et méthodique de la guitare.
Ce schéma, il est vrai un peu simpliste, se répète encore et encore tout au long du set, sans que rien ne vienne briser l’envoûtement : les mélodies, toujours un peu semblables, et les rythmes uniformes superbement martelés par un batteur hors du commun, deviennent la grande force de Galaxie 500, et non plus une faiblesse comme l’écoute distraite des albums pourrait le laisser penser. Le sommet est atteint sur la majestueuse reprise du Listen, The Snow Is Falling de Yoko Ono... même si 4th of July, seule concession un tantinet « commerciale » (parce que légèrement plus rapide...), laisse aussi une bien belle brûlure.
Le dilettantisme de ces trois zozos ne permet certes pas d’espérer une carrière trop traditionnelle, mais, au moins, lors de telles soirées, la flamme qu’ils rallument et entretiennent vient réchauffer l’âme des vieux rockers... De quoi se sentir éternels !
PS : Billet numéro 1, pour la seconde fois de ma « vie de concerts ». Pas peu fier ! »
Les musiciens de Galaxie 500 :
Dean Wareham : vocaux et guitare
Naomi Yang : basse
Damon Krukowski : batterie