Aztec Camera - Mercredi 19 Septembre 1990 - New Morning (Paris)
« De Roddy Frame, pour sa première visite à Paris en six ans d’existence de son Aztec Camera, on était en droit de tout attendre : consacré à 17 ans par ses pairs les plus illustres « meilleur compositeur de sa génération », Roddy n’a ensuite fait que nous décevoir, peu à peu, au fil de disques jamais tout-à-fait au niveau où on l’attendait. Et pourtant, à cause d’une dizaine de chansons absolument merveilleuses éparpillées au long de sa carrière, notre ferveur n’a jamais diminué. Alors, cet époustouflant concert au New Morning nous en fait reprendre pour six autres années, j’en ai bien peur…
Assurant lui-même la première partie de la soirée, en solo acoustique, Roddy nous conquiert d’entrée avec des versions parfaites, car débarrassées de toutes les scories de la production régulièrement embarrassante sur les disques : Stray, How Men Are, Down the Dip, ou Killermont Street… Une petite demi-heure touchée par la grâce, en introduction d’un groupe hétéroclite, au seul service des mots et des notes de Roddy.
Si l’introduction acoustique est digne de figurer parmi mes grands moments « live » de ces dernières années, le reste du concert conservera une bonne tenue, grâce en particulier au choix quasi irréprochable des morceaux dans le terrain un peu en friche de la discographie d’Aztec Camera. Sans que cela soit une véritable surprise, Roddy s’envolera très haut sur des versions fidèles des merveilleuses chansons du premier album (Pillar to Post, Oblivious, ou Walk Out To Winter), mais gardera sa dignité sur de plus terre à terre extraits de « Love », émaillés il est vrai de solos de guitare inspirés et tranchants,.. Rupture de ton totale pour les trois derniers morceaux, à partir d’un Good Morning Britain convenu, mais AVEC MICK JONES (!) : Roddy s’engage dans le rock dur, qui lui va si mal sur vinyle, mais lui permet de clore la soirée avec un Get Outta London, puis surtout un How It Is ravageurs, laissant donc tout le monde avec la satisfaction d’avoir parcouru toute la palette de sensations en une seule soirée : émotion, pop, et rock. Le juste ton ! »