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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
8 mai 2016

Paul Banks - Jeudi 14 Mars 2013 - Cine Joia (São Paulo)

2013 Paul Banks Cine Joia SP Billet

« Paul Banks, le chanteur d'Interpol, à São Paulo, c'est assez inattendu, la métropole brésilienne étant très, très pauvre en concerts d'artistes internationaux. Je ne suis pas forcément un fanatique de ces disciples-là de Joy Division (ayant toujours préféré Editors...), mais la perspective d'un bon petit set, dans une salle de taille humaine et à l'excellente réputation comme le Cine Joia, à deux pas de la Praça do Sé, m'a finalement décidé. Pas moyen d'avoir une baby-sitter pour Clara, le concert étant programmé pour une heure pour le moins avancée - 23 heures -, je suis donc tout seul à faire la queue, plus de deux heures avant, au milieu d'une bonne centaine de personnes. Première leçon : São Paulo Rock, c'est plus Paris que Madrid : le public, très passionné, arrive tôt ! On est loin du dilettantisme et de la décontraction espagnols !

Le Cine Joia, c'est un lieu culte de la cinématographie nippone de São Paulo, et on y projeta dans les années 50 les futurs classiques du cinéma japonais à l'intention de la grande communauté nippone locale. Reconverti en salle de "shows", comme on dit au Brésil, et d’une capacité de 1.500 personnes, il semble promis à une nouvelle jeunesse, plus d'un demi siècle plus tard. Petite déception quand même en rentrant dans la jolie salle ronde, la scène est très haute, et avec les retours, on a l'impression au premier rang d'être devant une muraille de près de 2 mètres de haut ! En fait, ce n'est pas stupide, tout le monde dans la salle va avoir une bonne vue sur le groupe... Sauf les premiers rangs ! Il faut donc se reculer de trois ou quatre pas. Mais bon, ce sont les particularités des salles aux quelles il faut s'habituer... Le public rock paulistano est à peu près le même que le public rock du reste de la planète, juste un peu moins uniformément blanc, logiquement. Sinon, on retrouve les mêmes looks que partout ailleurs, les mêmes ados en noir excités par leurs premières expériences live, les mêmes couples amoureux d'âge moyen, les mêmes mâles solitaires qui ne vivent que pour la musique... Ma tribu ?  Oui, au final, malgré tout, ma tribu...

L'attente - longue - n'est pas désagréable grâce à un DJ dont les goûts correspondent aux miens : Nirvana, Franz Ferdinand, Foster the people, MGMT ou The Hives balancés à fond la caisse sur la sono, ça ne peut pas faire de mal, non ?

2013 Hatchets Cine Joia SP 09

22 heures : Je déchante avec la première partie, de jeunes Brésiliens qui sévissent sous le nom de Hatchets : c'est tout bonnement lamentable, une sorte de funk / house blanc qui ne fait pas danser, la faute à une rythmique plombée largement hors sujet, et à un chanteur à la voix horrible. Ça sonne creux - et ce n'est pas qu'un problème de sonorisation, même si l'acoustique du Cinema Joia n'est clairement pas idéale - et c'est surtout très, très laid. Mal jouées, chantées faux, les chansons souffrent en plus d'une écriture simpliste et sans personnalité aucune. La dernière minute du set sera la seule qui ressemblera un peu à quelque chose avec un duel de percussions qui permettra à nos nuls de la soirée de quitter la scène la tête haute, après 30 minutes qui m’auront paru interminables...

Le DJ me rassérène à coup de Black Lips et de Kasabian, en attendant Paul Banks. 23 heures : le Dj coupe le son, les lumières s'éteignent, et puis... Rien ! On attend, on attend, dans une ambiance curieuse, que Mr Paul Banks veuille bien apparaître. De guerre lasse, le DJ remet le son ! (Clin d'oeil à Katerine...). Ridicule et assez désagréable quand même, d'autant que la salle est maintenant bien pleine !

2013 Paul Banks Cine Joia SP 10

C'est à 23:15 que Paul Banks entre en scène, accompagné de son trio guitare - basse / claviers - batterie. Paul parait assez incroyablement juvénile avec sa blondeur boutonneuse et son brin de moustache d'adolescent... Mais le public est en transe, surtout les nombreuses jeunes filles, bien entendu. Le son est meilleur que ce à quoi je m'attendais, bien compact, même si la voix de Banks, légèrement sous-mixée, déçoit d'abord un peu, moins profonde et ample que sur disque. Le jeune homme, en pull noir aux motifs géométriques, n'a rien d'une bête de scène, il passe son temps planté derrière son micro, concentré sur son jeu de guitare et son chant. Le début du concert est tout sauf enthousiasmant, les chansons, souvent trop courtes pour laisser le temps à une ambiance de s'installer, sont peu accrocheuses, peut-être trop conceptuelles (ou inutilement compliquées ?) pour la scène, avec leur structure peu conventionnelle et leur tendance à la dissonance. Mais je remarque que tout le monde autour de moi chante les paroles, alors je me dis que c'est mon ignorance de néophyte qui me bride...

Mais, peu à peu, quelque chose se passe, quelque chose que je n'attendais pas du tout : porté par le public extatique, le groupe semble prendre de l'élan, de la puissance, la musique se met en place, puis décolle avec le type de puissance qu'on attend de... Interpol, par exemple, justement. Je me rends compte que Paul Banks, en face de moi, rayonne, puis paraît saisi par l'émotion. Je réalise aussi que la setlist est construite de manière ascendante, avec les plus beaux morceaux, les plus forts, vers la fin. Alors que le public est en transe, que Paul Banks répète : "Beautiful !", les 20 dernières minutes sont littéralement fantastiques : The Base, le seul « tube » potentiel de l’album « Banks », puis Paid For That, un morceau dur et puissant qui sera l’acmé du set, puis pour redescendre en beauté, l’excellent – et rêveur – Summertime Is Coming, avec sa mélodie que tout le monde chantonne.

2013 Paul Banks Cine Joia SP 31

Le rappel de trois titres sera un tout petit peu inférieur, mais restera de haut niveau, avec un Skyscraper original et stimulant, un On The Esplanade élégiaque sur lequel la voix de Banks fait merveille, et un autre rock plus tendu pour conclure, Games For Days. Trois titres du premier album solo de Banks, sous l’identité de Julian Plenti, d’ailleurs. A ce stade, tout le monde est ravi de sa soirée, et le groupe peut-être encore plus que nous. Le guitariste prend des photos souvenirs du public, Paul Banks quitte la scène avec l’air d’être littéralement aux anges, les setlists sont distribuées généreusement aux spectateurs qui se les arrachent (pas moyen d’en avoir une, encore une fois, on n’est pas à Madrid !)... Il est minuit et demi, et temps de rentrer après cette belle soirée rock... En fait de faire la queue une bonne vingtaine de minutes pour réussir à monter dans un taxi ! ».

2013 Paul Banks Cine Joia SP 48

La setlist du concert de Paul Banks

Unwind (Julian Plenti is… Skyscraper - 2009)

Fun that We Have (Julian Plenti is… Skyscraper - 2009)

I'll Sue You (Banks – 2012)

Only If You Run (Julian Plenti is… Skyscraper - 2009)

Arise, Awake (Banks – 2012)

Fly as You Might (Julian Plenti is… Skyscraper - 2009)

No Chance Survival (Julian Plenti is… Skyscraper - 2009)

Goodbye Toronto

Young Again (Banks – 2012)

Lisbon (Banks – 2012)

Over My Shoulder (Banks – 2012)

No Mistakes (Banks – 2012)

The Base (Banks – 2012)

Paid for That (Banks – 2012)

Summertime is Coming (Banks – 2012)

Encore:

Skyscraper (Julian Plenti is… Skyscraper - 2009)

On the Esplanade (Julian Plenti is… Skyscraper - 2009)

Games for Days (Julian Plenti is… Skyscraper - 2009)

Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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