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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
15 octobre 2014

The Godfathers - Mercredi 8 Juin 2011 - Sala Charada (Madrid)

2011 06 The Godfathers Sala Charada Billet

« The Godfathers ! Que de souvenirs me remontent à l'esprit depuis le sombre tunnel des années 90 ! En particulier un concert à l’université de Southampton, en compagnie des copains venus me rendre visite en Angleterre... Bref, une histoire toute simple de rock'n'roll et d'amitié, à une époque où la vie semblait plus simple. On ne peut pas dire que le retour des "Parrains" ait fait le moindre bruit, ni même que l'envie de les revoir m'ait saisi à la gorge : la nostalgie et moi, on n'a jamais été bons amis... Mais une soirée libre de manière inopinée fait que je me retrouve ce mercredi soir devant la Sala Charada, à deux pas de Gran Via (une nouvelle salle pour moi) à attendre patiemment l'ouverture des portes, repoussée à 21 h 30. Je n'ai évidemment pas de billet, mais ce n'est - surprise ? - pas un problème, bien entendu. J'achète le premier billet de la souche, orné d'une photo de Jim Morrison ! Classe, mais un peu à côté de la plaque, non ?

Bon, la Sala Charada, c'est, comme c'est souvent le cas à Madrid, un simple club, avec un bar imposant et une petite scène, curieusement plus profonde que large : les trois micros alignés devant sont dangereusement proches les uns des autres, il va falloir que nos Godfathers y mettent du leur pour ne pas se gêner ou se heurter ! J'essaye de ne pas me laisser gagner par la déprime : grandeur et misère du rock'n'roll, et ce genre de choses. Un jour, on a la couv' du NME, et 20 ans plus tard, on joue dans un petit club madrilène, devant 50 pékins ! Quelques visages connus dans la salle - des aficionados comme moi, des fous de rock'n'roll comme nous sommes de moins en moins nombreux à l'être -, des gens pas très jeunes, bien entendu... car qui à moins de 30 ans pourrait se souvenir de Birth, School, Work, Death ?

2011 06 The Godfathers Sala Charada 007

22 h 05, The Godfathers sont là, et ma foi, si les années ont clairement laissé leur marque, nos (désormais) papys du pub rock ont toujours fière allure ! Tous de noir vêtus, et donc fidèles à leur tradition, le quatuor de Londres n'est pas là pour rigoler, mais pour envoyer la purée, et nous cracher à la figure leur mépris toujours virulent envers le système, les compromis, etc. Etre encore punks à 50 ans, on peut trouver ça puéril, mais on peut aussi estimer qu'il s'agit d'une fidélité réconfortante à des idéaux qui restent pertinents... En tous cas, Peter Coyne ne prête toujours pas à rire, il reste aussi teigneux que dans mes souvenirs : c'est bien simple, il n'esquissera qu'un seul sourire de toute la soirée, au bout d'une bonne heure de set !

Sous une lumière sans chichis, avec un son redoutable, pas loin d'être parfait (surtout que Peter exigera régulièrement qu'on monte le volume !), The Godfathers vont nous faire en une heure vingt-cinq la démonstration de leur savoir-faire : un trio de musiciens remarquables (avec un petit coup de cœur personnel pour le bassiste, le frérot de Peter, si je me souviens bien, impressionnant) mené par un chanteur au registre vocal certes limité, mais à la hargne intacte... C'est donc l'assurance d'une soirée inoubliable...? Eh bien non, pas tout-à-fait, car, comme à l'époque, The Godfathers souffrent d'un répertoire un tantinet monotone, avec finalement assez peu de morceaux remarquables : I want everything, Cause I Said So (tous deux joués quasiment d'entrée de jeu...), This Is War (le plus beau morceau de la soirée, avec la guitare qui hulule et déchire les oreilles...), How Low Is Low, et bien sûr en conclusion de set, Birth School Work Death, parfait anathème à hurler le poing levé. Pour le reste, on oscille entre rock'n'roll dur et pub rock version 77, sans vraie surprise, et avec une uniformité de ton qui lamine le set, et engourdit un peu. Rien de honteux bien entendu, au contraire, on aurait seulement aimé un peu plus de ruptures, un peu plus de... variété. A noter quand même un excellent nouveau morceau, The Outsider, ajouté visiblement à la hâte sur la set list, que The Godfathers jouent seulement pour la seconde fois, et qui m’a bien plu, avec son bon esprit rebel punk !

2011 06 The Godfathers Sala Charada 015

Le rappel sera malheureusement écourté d'une chanson, vu l'heure avancée, mais se révèlera bien jouissif, avec la reprise costaud et pied au plancher de Brand New Cadillac en ouverture, et le mémorable Cold Turkey de Lennon en clôture, et un Peter Coyne vomissant un torrent d'insultes et de gros mots d’un air haineux par-dessus le fracas de la guitare et de la basse.

Alors que j’ai deux set lists à portée de la main, je les vois toutes les deux m’échapper, l’une saisie par un fan hardcore à ma droite alors que le rappel n’avait pas commencé (pas bien, ça !), l’autre récupérée par Peter Coyne lui-même, qui nous expliquera sans aménité que, celle-là, elle est pour lui ! Pas grand-chose d’intéressant au merchandising (j’aurais bien aimé les vinyles de premiers albums, mais non... !), et je ressors donc avec les oreilles qui sifflent, et des sentiments mitigés : s’il est clair que le pub rock tel que pratiqué par The Godfathers ne vieillit pas d’un poil, il est aussi indéniable qu’un groupe qui était déjà un peu terne à l’époque ne saurait briller vingt ans plus tard ! Ce sera par conséquent la double morale de cette soirée ! »

 

Les musiciens de The Godfathers sur scène :

Peter Coyne (vocals)

Chris Coyne (bass)

Del Bartle (guitar)

Grant Nicholas (drums)

 

2011 06 The Godfathers Sala Charada 018

La setlist du concert de The Godfathers :

I Want Everything (Hit By Hit – 1986)

Public Enemy Number One (Shot Live at the 100 Club – 2010)

Cause I Said So (Birth, School, Work, Death – 1988)

I Can't Sleep Tonight (Shot Live at the 100 Club – 2010)

Love Is Dead (Birth, School, Work, Death – 1988)

Just Because You’re Paranoid Doesn’t Mean to Say They’re Not Going To Get You (Shot Live at the 100 Club – 2010) 

She Gives Me Love (More Songs About Love and Hate – 1989)

Can't Leave Her Alone (Hit By Hit – 1986)

This Is War (Unreal World – 1991)

When Am I Coming Down (Birth, School, Work, Death – 1988)

I'm Branded (Shot Live at the 100 Club – 2010

Lonely Man (Hit By Hit – 1986)

The Outsider (single – 2011)

Back Into The Future (single – 2011)

Strange About Today (The Godfathers – 1993)         

Walking Talking Johnny Cash Blues (More Songs About Love and Hate – 1989)

How Low Is Low (More Songs About Love and Hate – 1989)

Hup 2 3 4 (Shot Live at the 100 Club – 2010)

This Damn Nation (Hit By Hit – 1986)

Birth, School, Work, Death (Birth, School, Work, Death – 1988)

Encore:

Brand New Cadillac (The Clash cover)

If I Only Had Time (Birth, School, Work, Death – 1988)

Cold Turkey (The Plastic Ono Band cover)

Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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