Communards - Mardi 4 Novembre 1986 - Olympia (Paris)
« Nous sommes en plein dans les années « gay », et le rock se doit de prendre note, voire même d’être l’étendard de cette nouvelle révolution, comme il en a été tant de fois par le passé. Après Bronsky Beat et sa revendication de « l’Age of Consent », Jimmy Sommerville est revenu sous un nouveau nom, avec un nouvel acolyte, et nous a offert un album sublime, « Communards ». Logique donc d’être ce soir à l’Olympia, écrin parfait pour les incroyables ambitions musicales du duo…
Et c’est très bien, car ce soir, ils sont tous simplement éblouissants, Jimmy Sommerville (chanteur, homo, petit et écossais – voir l’accent épais…) et Richard Coles (pianiste, homo, binoclard et intello), entourés d’un groupe exclusivement féminin, de la batteuse (je sais, ça ne se dit pas…) à la violoncelliste, en passant par l’époustouflante chanteuse qui complète le travail de Sommerville, Sarah Jane Morris. Le public de l’Olympia est en pleine hystérie (une Communards-mania ?? non, c’est trop imprononçable…) pour assister à ce concert, véritable synthèse du rock des eighties : un cocktail de jazz et de blues traditionnel, de funk post New Order et d’opérette un peu kitsch (burp !!)… En tout cas le plus savant mélange de professionnalisme et d’enthousiasme qu’il m’ait jamais été donné de voir sur scène : quelle Voix (majuscule, please !), ce Jimmy Sommerville, avec son look de Tintin qui se prendrait pour la Castafiore ! Quelles musiciennes ! Oui, sur Please Don’t Leave Me this Way, ça a été le grand frisson : un grand, un immense concert. Vive la Commune et les Communards !
PS : Sommerville profite de son passage à Paris pour donner une interview à un magazine gay, et déclare : « Je ne suis qu’une folle tordue hystérique ! »… C’est drôle, joliment provocateur, mais quelque part, je me dis que cela ne rend pas justice au travail musical fantastique des Communards…»
Les photos sont de Philippe M. Merci à lui !