Ride - Vendredi 13 Avril 1990 - Trades Union Center (Reading)
« C’est fou le temps et l’énergie dépensés à attendre les nouveaux Beatles, Stones, Joy D., Smiths ou J&MC : au milieu de la panique ambiante (le harcore et la noisy pop comme alternative à Stock Aitken & Waterman), les journalistes anglais se livrent à une guerre sans merci pour découvrir les premiers le futur du rock’n’roll blanc.
Cette semaine, c’est Ride : et c’est ainsi qu’on se retrouve, de peur de mourir idiot, dans une salle des fêtes de Reading à attendre la nouvelle merveille du monde. Sauf que cette fois-ci, il y a en effet indiscutablement quelque chose qui bouge derrière la hype, au milieu des décombres. Si sur disque (pour le moment, seulement deux EP, dont le second vient juste de sortir...), Ride est encore vaguement insatisfaisant, sur scène, c’est autre chose : un somptueux maelstrom de sons et d’émotions... On assiste au retour sans honte de la wah wah façon « 1969 » (ce qui déplaît d’ailleurs fort aux puristes attachés au feedback), et sur des mélodies fragiles qui ne renient pas la tradition précieuse anglaise, le bruit infernal des deux guitares massacrées avec une application touchante peut réussir à conduire le spectateur sevré d’émotions vraies vers ce septième ciel si ardemment désiré.
Dire que Ride est le meilleur groupe anglais sur scène en ce printemps 1990 est sans doute aller un peu loin (les doux garçons ne bougent pas beaucoup), mais cette salutaire bouffée de bruit et d’émotion bouleverse bien au-delà de ce que l’on pourrait attendre… Ces garçons-là ont tout juste (attitude, mélodies, sons) et sont exactement synchrones avec leur époque. C’est déjà formidable, presque génial. »
La setlist du concert de Ride :
Seagull
Taste
Dreams Burn Down
Like a Daydream (Play EP – 1990)
Silver (Play EP – 1990)
Paralysed
Furthest Sense (Play EP – 1990)
Perfect Timev(Play EP – 1990)
Drive Blind (Ride EP – 1989)
Chelsea Girl (Ride EP – 1989)